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Articles

Affichage des articles du 2018

Ma petite sélection de la rentrée littéraire 2018

Parmi la multitude de romans qui sortent chaque année lors de la rentrée littéraire, j'ai choisi une toute petite sélection de 7 livres : - ARCADIE, Emmanuelle Bayamack-Tam, P.O.L. - DIX-SEPT ANS, Eric Fottorino, Gallimard. - KHALIL, Yasmina Khadra, Julliard. - EINSTEIN, LE SEXE ET MOI, Olivier Liron, Alma éditeur. - TENIR JUSQU'A L'AUBE, Carole Fives, l'arbalète Gallimard. - LE MALHEUR DU BAS, Inès Bayard, Albin Michel. - VIVRE ENSEMBLE, Emilie Frêche. Cette sélection ne s'est pas faite par hasard mais bien au gré des avis lus dans les journaux ou entendus dans des émissions radio de grande qualité. Sur les sept romans lus, six sont d'excellentes lectures voire des coups de coeur et un est une grande déception voire une des arnaques littéraires de cette rentrée. Je vais donc commencer par cette immense déception que fut la lecture du livre de Olivier Liron, dont il me semble que "Einstein, le sexe et moi" est le deuxième roman, en e

Ce que je pense de la palme d'or 2018

Une affaire de famille, Hirokazu Kore eda, palme d'or 2018. Sorti en salle le 13 décembre, le film de Kore Eda qui a été récompensé par la palme d'or au festival de Cannes en mai 2018 s'inscrit une nouvelle fois dans une thématique que le cinéaste japonais explore depuis de nombreuses années, à savoir le lien familial.  Chronique sociale quasi documentaire du quotidien d'une famille de laissés-pour-compte, ce film dresse un portrait critique d'une société japonaise qui entretient la fiction d'une société où aucune partie de la population ne vit dans l'indignité et nous laissant croire ainsi à une société faite d'une unique et uniforme classe moyenne, moralement irréprochable. Parallèlement à ce propos, Kore Eda nous invite dans une famille atypique et  bouscule l'institution sacrée qu'est la famille au Japon. Ce que cette famille a d'atypique est qu'elle est composée d'individus qui se sont choisis et remet en cause la vali

Les choses, Georges Perec

"D'autres fois, ils n'en pouvaient plus. Ils voulaient se battre et vaincre. Mais comment lutter? Contre qui? Contre quoi? Ils vivaient dans un monde étrange et chatoyant, l'univers miroitant de la civilisation mercantile, les prisons de l'abondance, les pièges fascinants du bonheur. Où étaient les dangers? Où étaient les menaces ? Des millions d'hommes, jadis, se sont battus, et même se battent encore, pour du pain. Jérôme et Sylvie ne croyaient guère que l'on pût se battre pour des divans Chesterfield". A travers ce cours extrait, le ton du roman est donné. Un jeune couple qui confond richesse et quête du bonheur; la publicité, les étalages nous envahissent, nous polluent même et entretiennent une frénésie, un vertige, et nous ne pouvons détourner le regard, parce que l'idée se glisse insidieusement dans notre esprit, que pour être heureux il faut "posséder, avoir". Que faire face à ce vertige ? Georges Perec pose la question e

Amy Winehouse ou le destin tragique d'une artiste hors du commun

Amy WINEHOUSE, No limits, Pascal Louvrier, éditions l'Archipel, en librairie depuis le 27 septembre 2018*. Aujourd'hui le nom de Amy Winehouse (1983-2011) est associé au "club des 27", autrement dit à ces grands artistes fauchés en pleine gloire à l'âge de 27 ans : Kurt Cobain (dont je raffolais à l'adolescence), Jim Morrison, Janis Joplin, Jimi Hendrix...ils ont tous en commun d'être des artistes complets, chanteurs, musiciens, compositeurs mais également d'avoir eu de sérieuses addictions et d'avoir été en prise avec un mal-être qui précipitera leur déchéance et mettra un terme à une vie qui semblait artistiquement prometteuse. Amy Winehouse aura su, en moins de dix ans et grâce à une maturité remarquable pour son jeune âge, conquérir un public et prouver sa stature d'immense artiste adoubée par les grands et notamment Tony Bennett, une de ses idoles. Les tabloïds ne l'auront pas épargnée, et ni son entourage ni l'amour ne parv

A qui je décernerais le prix Nobel de littérature ?

Comme vous le savez cette année la remise du prix Nobel de littérature n'aura pas lieu et a été reportée en raison d'un scandale (de moeurs ?) impliquant l'époux d'une des membre du jury. Il y a bien de grands écrivains vivants que je verrais auréolés de ce prestigieux prix, je citerai par exemple Joyce Carol OATES qui a consacré sa vie entière à l'écriture et qui, à 80 ans, mériterait bien cette consécration; je reviendrai bien sûr prochainement sur cette grande écrivaine américaine dont la lecture m'apporte mille satisfactions. Cela étant dit, mon prix Nobel (non vivant) à moi pour 2018 c'est Romain Gary (Roman Kacew de son vrai nom, 1914-1980). Il serait présomptueux de ma part de vouloir écrire une chronique dont les mots seraient à la hauteur de ce génie de la littérature et qui puisse exprimer le plus justement possible le ravissement que me procure la lecture des romans de cet immense écrivain. La perfection de ses phrases, la profondeur de sa

Paris en poésie...

"Dans les veines de Paris j'ai coulé pas à pas, J'ai glissé mon ennui où tu n'étais pas. Sur les quais de sa Seine j'ai saigné tout bas,  Ettouffée par sa foule, tu ne m'entendais pas. Dans la moiteur de Paris j'ai suivi les ombres, Sous les portes cochères hurlé dans la pénombre, Dans ses églises orphelines cherché la lumière Traînant mes journées, perdue aux lisières. Sous le crépuscule de Paris il est des âmes renversées Qui sous ses ponts crasseux  Viennent leurs amours fossoyer." Chadia S.

La poésie pour se rapprocher de la vérité

"J'irai rejoindre l'écume et la grande bleue  Un jour de brume,  blême et qui pleut Sur le radeau de la méduse  ou sur un vaisseau craquant Je laisserai le ressac avaler mes jours abîmés par les ans. Rire au chant des sirènes,  m'enfoncer dans les abysses Écouter Ondine bercer ses langoureux fils.  Je lèverai l'ancre après l'orage Et sonderai le ciel  et ses versatiles nuages La mer m'aura conté tous ses péchés Elle qui absous les âmes damnées La terre derrière moi ne sera qu'un vain mirage C'est loin de son tumulte que j' ai choisi le naufrage." Chadia S.

Poésie...la femme à l'honneur

Même si je souhaitais faire une petite pause pendant mes vacances, je ne résiste pas à l'envie de vous faire lire le magnifique poème de ma douce plume, Chadia pour la nommer, qui trouve les mots si justes et si précieux pour dire la beauté de la femme et la fragilité de sa condition. "Femme Le sexe faible, le coeur fort, Tu portes les corps, pas les coups. Tu as courbé l'échine, subit les outrages, fille d'Eve, Amazone ou prêtresse, Guerrière ou poétesse, Du fond des âges tu portes de l'humanité la détresse. Du creux de tes reins jaillit la vie, Dans ton étreinte s'apaisent les cris, L'encre des hommes a coulé pour pleurer ton amour, Leur voix brisée de chanter tes contours, Ils ne seront jamais toi, Reine du silence quand les tambours se déchaînent, Ton coeur ne connaît ni rempart ni chaînes. Tes nuits sont les plus courtes, Tes matins les plus pâles, Tu es Hélène, tu es Leïla, Tu es Didon ou Kahina, Tu es ce hav

Deux très bons films à voir au cinéma...

Synopsis  : " Un poste de police. Un tête-à-tête, en garde à vue, entre un commissaire et son suspect", pour faire simple. Sans être particulièrement adepte du cinéma de Quentin Dupieux, dont j'avais par ailleurs beaucoup apprécié le précédent film "Réalité" avec Alain Chabat, le synopsis de cette nouvelle production m'avait interpellée. En effet, Fugain (joué par Grégoire Ludig), un homme sans histoires se retrouve dans le bureau du commissaire Buron (Benoît Poelvoorde au top!), soupçonné de meurtre après être sorti de chez lui pour se rendre dans un commerce à proximité de son domicile. Il n'en fallait pas plus pour me faire penser à une situation kafkaïenne et à aiguiser ma curiosité.  Je pourrais qualifier ce film de "comédie", or ce serait desservir la qualité et l'originalité de cette oeuvre compte-tenu du grand nombre de comédies à la française qui sortent chaque année sur nos grands écrans et que l'on oublie vite. Ce fil

Petit aparté pour parler d'un sujet qui me tient à cœur... L'école

Le pragmatisme des jours prévaut sur la gratuité du rêve… Ou comment j'observe depuis deux décennies comment est organisé l’échec des élèves de notre pays! Pour clore l’année scolaire, je souhaite remercier les équipes pédagogiques et éducatives de mes enfants pour tout ce qu’elles ont transmis au cours de cette année scolaire. Elles ont su prendre soin des élèves et leur assurer une bonne année scolaire… La qualité de leur encadrement et l’attention au bien-être de chacun sont réelles et très appréciables. Il est indéniable que l'école maternelle et l'école élémentaire sont bien gérées. N os enfants vont à l’école avec plaisir, aucun problème insurmontable ne m'est apparu; nous avons une direction et des enseignants qui sont toujours à l’écoute, et très attentionnés. Il faut aussi savoir le dire quand on est satisfait, et c’est la moindre des choses que d’être reconnaissants vis-à-vis de ceux qui instruisent et prennent soin de nos enfants. C’est pourquoi je ti

Au cinéma, j'ai aimé...

Au risque de passer pour quelqu'un d'élitiste je ne cache pas le fait qu'au cinéma, comme en littérature ou au théâtre  il y a du très bon et du très mauvais et que je suis plutôt exigeante. Le cinéma dit grand public n'est pas celui qui emporte le plus mon adhésion. Cela étant dit, un très bon film comme "Bécassine" qui aurait dû attirer plus de monde a suscité l'indifférence. Bruno Podalydes, un réalisateur dont la douce folie m'enchante a ressuscité ce personnage de BD en nous apportant en ces temps troublés un souffle joyeux...allez le voir à pieds ou à vélo et emmenez y vos enfants ! Les miens ont adoré.  "Tully" interroge une thématique peu explorée au cinéma, celle d'une mère surmenée de trois enfants qui se laisse envahir par les préoccupations et corvées du quotidien...un sujet par lequel je ne peux que me sentir concernée!  Fidèle à sa réflexion sur des thèmes sociaux toujours en phase avec notre temps,  Stéphane Brizé p

Lectures pour cet été...

L'été qui est installé et les prochaines vacances en vue ne seront pas l'occasion de céder à l'oisiveté. Je compte bien mettre à profit le repos de l'esprit pour me plonger dans des lectures sérieuses. Mon attention et ma concentration ne seront pas dilapidées par le stress du quotidien. Ma volonté de me tourner davantage vers plus de lectures de classiques m'enthousiasme toujours autant. Mes publications se font plus rares en ce moment en raison d'une grande charge de travail, je pense donc modifier légèrement le format des chroniques en vous proposant des extraits qui m'ont particulièrement touchée dans mes lectures.  Très bel été à tous....

Ce que je pense de l'exposition "Jurassic world"

La cité du cinéma à Saint-Denis (93) accueille l'exposition "Jurassic World" jusqu'au 02 septembre 2018. Fan de la première heure du film "Jurassic Park" de Steven Spielberg, c'était tout naturellement pour moi l'occasion de faire découvrir à mes enfants ce phénomène qui m'avait fascinée et qui reste pour moi mon plus beau souvenir de cinéma. D'un attrait indéniable pour qui a envie de replonger dans ses souvenirs d'enfance et qui garde en mémoire l'effet émerveillant du film Jurassic Park sorti sur nos grands écrans en 1993, cette exposition où l'on est immergés dans des scènes inspirées du film et où l'on approche les dinosaures les plus impressionnants s'avère au final presque décevante. Je souhaitais rester mesurée mais il faut admettre que cette exposition est purement et simplement une "pompe à fric". Pour commencer, vous devez réserver votre horaire car la visite se fait toutes les 30 minutes pa

"Honni soit le héros moderne"

Après m'être exprimée en prose dans une précédente publication sur l'acte héroïque de Mamoudou Gassama, voici la poésie de ma tendre amie. Ses mots si sincères, tellement forts. "Il faisait peur il faisait froid, Les abîmes grondant  autour de moi, Les pieds nus  et les yeux humides, Le coeur gros et les mains vides, J'ai vaincu la peine, j'ai connu la peur, les vents contraires  essuyant mes pleurs, Homme blanc pour arriver chez toi, Toi qui me croise mais ne me regarde pas Dans tes rues sales traînant mes pas Ton ciel blême au-dessus de moi; J'ai entendu la rumeur qui jaillissait, Et mon destin  qui m'appelait,  En haut de ce colosse  aux pieds d'argiles, Pendait cette vie à un mince fil, J'ai entendu les voix hurlant en moi, Cours, vole, il n'y a qu'un pas, Cueille dans tes paumes la vie qui bat, Là-bas vers le soleil il y a un ange qui t'appelle." Chadia.